Si je te dis que “Tu ne peux pas donner si tu ne sais pas recevoir” comment ça réagit en toi ?
Ça te paraît censé ? Cette pensée te choque ?
J’ai lu récemment que le burn-out est la maladie de “trop donner” et en ces temps de fin d’année, cela m’a interrogée.
(Au fait, si tu es de la team “j’adore recevoir”, lis quand même 😉)
Les phrases suivantes te parlent-elles ?
“J’ai tout donné dans ce projet.”
“Je n’ai plus de jus, plus rien à donner.”
“J’aime donner, mais pas recevoir.”
“Je ne sais pas comment recevoir un cadeau, je suis gênée.”
Ces phrases, que je connais très très bien, ont un point commun : un déséquilibre entre donner et recevoir. Donner et recevoir sont un échange d’énergie. Donner sans mesure et sans contrebalancer par un recevoir dans la même mesure fait qu’on se brûle les ailes.
Pour ne pas nous aider, il est très valorisé socialement ou religieusement d’être dans le don, et peu dans le recevoir car estimé comme trop égoïste.
Pourtant, j’affirme - mais cela n’engage que moi - que l’on est de mauvais donneurs lorsqu’on ne sait pas vraiment recevoir. Je ne peux réellement aimer mon prochain que lorsque j’ai réalisé et reçu avec humilité le don de l’amour inconditionnel que j’ai reçu d’un Autre qui m’a aimé le premier.
Sans cela, le don est rarement gratuit car issu de blessures et de besoins. Je peux t’en lister quelques-uns que j’ai repéré :
🏷️ Besoin de reconnaissance et d’amour : l’autre me perçoit alors comme généreux, bienveillant, et ce regard de l’autre renforce mon ego et ces qualités que je ne perçois pas suffisamment de moi-même. Je recherche par cela à être aimé.
🏷️ Manque d’estime de soi : je ne perçois pas ma valeur et donc je ne me sens pas “mériter” de recevoir. “Non, moi ça va, je n’ai besoin de rien…” Vraiment ?
🏷️ Sentiment de supériorité : oui je sais ça pique, mais le fait de pouvoir offrir quelque chose que l’autre n’a pas peut induire inconsciemment un sentiment de supériorité qui peut être caché et surtout qu’on ne va pas admettre !
🏷️ Besoin de réciprocité: C’est bien humain et naturel de donner ce qu’on aimerait recevoir. Est-ce que je donne pour qu’en retour, on m’accorde un don semblable ? Si ce don n’est pas vécu en gratuité totale, sans attente de retour, on finit par se dire que quand même, ils sont bien ingrats ces gens !
Donner, c’est aussi savoir se donner à soi-même, et donc de recevoir de soi-même.
Quand je m’accorde un temps de repos qui me fera du bien, c’est un cadeau que je me fais à moi. J’ai encore parfois de la peine avec cela car quelque part, j’ai encore un peu le sentiment de ne pas “mériter” suffisamment ce repos. 🙄
Mais je peux le voir autrement : ne pas me reposer me garde en épuisement. Ce qui m’empêche de pouvoir donner et transmettre ce que j’ai à donner. Au final ne pas me reposer est un acte égoïste. Outch ! Ça pique ! Tu y avais pensé à ça ?
Lorsque je sais recevoir, je suis à nouveau chargée émotionnellement, physiquement et en état pour donner de manière juste généreuse, dans l’élan d’abondance dans lequel je suis.
Savoir recevoir développe ma capacité à être reconnaissante, me connecte à l’autre, me sort de cette pensée dingue que je “peux tout faire toute seule et que je n’ai besoin de personne”.
Tout est une question d’équilibre, d’équité et de relation saine, à soi et aux autres.
Il est bon à savoir que le retour de don peut cependant se faire par une autre personne que celle à qui on a donné ! Le cercle vertueux de donner et recevoir est vraiment très large !
Alors, tu donnes plus que tu ne reçois, ou l’inverse ? Comment pourrais-tu concrètement retrouver ton équilibre ?
Un des points t’a-t-il parlé ? Quand on te parle de donner, de recevoir, qu’est-ce que ça réveille en toi comme pensées, comme sensations dans ton corps ? Es-tu à l’aise avec les deux mots?
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